Comment insuffler de la vie, de la créativité, de l’énergie aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer qui peu à peu s’isolent, s’éloignent de tout lien social, parce qu’elles perdent progressivement leurs repères et qu’elles ont besoin qu’on les aide à s’y retrouver? Le projet inédit qui a été lancé par la Fondation hospitalière Sainte-Marie et un traiteur parisien de renom, Potel et Chabot, montre en tout cas une des voies à suivre pour redonner le goût aux choses du monde à ces patients qui s’en déconnectent doucement. Ce partenariat inattendu, qui vise à apprendre la pâtisserie à des personnes atteintes d’Alzheimer, a déjà permis à une dizaine de malades de s’initier à la fabrication de différents gâteaux. Une nouvelle session de formation se déroulera en septembre, toujours dans les cuisines parisiennes du célèbre traiteur.
Lors de cette première session, les patients, essentiellement des femmes âgées prises en charge dans l’hôpital de jour de la Fondation Sainte-Marie, ont d’abord pris connaissance des lieux, des locaux et des activités qui allaient s’y dérouler. Le lendemain, elles ont directement mis la main à la pâte, en préparant des sablés, des guimauves, des sucettes au chocolat. Et le soir, elles ont pu ramener chez elles leur production de friandises. Selon les médecins, cette activité a été très stimulante pour les malades. Elles ont eu ainsi non seulement l’impression de vivre une véritable aventure, mais en plus le sentiment de se rendre utile. Et de pouvoir offrir à leurs proches de ce qu’elles avaient été capables de fabriquer elles-mêmes.
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Joie de vivre
Pour ces femmes d’une autre génération, pour laquelle faire la cuisine occupe une place centrale dans l’existence, cette activité a permis de replonger dans une occupation familière. La stimulation cérébrale fait partie de la prise en charge des malades atteints d’une forme modérée. Les salariés de Potel et Chabot, qui ont contribué à gérer ce partenariat, en ont, eux aussi, tiré un certain bénéfice. Ils ont été frappés par la joie de vivre des patientes et leur curiosité. «On aurait presque pu en embaucher certaines tant elles étaient sérieuses et méticuleuses», expliquent Jean-Pierre Biffi et Marc Rivière, chef et chef pâtissier de Potel et Chabot.
Les pâtissières, une fois de retour à la Fondation Sainte-Marie, ont bénéficié d’une sorte de débriefing avec leurs propres familles et le personnel pour raconter l’expérience. Celle-ci pourrait d’ailleurs continuer au sein même de l’institution avec le projet d’un atelier cuisine pour les patients dans les mois qui viennent.
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Source : http://sante.lefigaro.fr/